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Un ministre de la santé chasse l’autre… Les acteurs du secteur attendent toujours de connaître le nom du futur locataire de l’Avenue de Ségur – le sixième en deux ans –, après deux mois de flottement au sein de l’exécutif, mais ils ont peu de doute quant au premier dossier qu’il aura à traiter : l’hôpital en crise.
« La santé publique sera une priorité », a assuré le nouveau chef du gouvernement, Michel Barnier, le 7 septembre, lors de son premier déplacement, à l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. Un engagement conforme à celui répété par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, mais auquel nombre de soignants ont du mal à croire, lassés d’une communication aux faibles répercussions sur le terrain.
Au-delà de l’enjeu crucial du budget et des moyens, l’hôpital est à « l’heure des choix », disent-ils, énumérant toutes ces questions qui, à deux ans et demi de la fin du second quinquennat Macron, n’ont pas été tranchées. Parce qu’elles sont clivantes, ou qu’elles appellent des réformes structurelles. Tour d’horizon.
Emmanuel Macron avait promis de relever ce défi pour la fin de l’année 2024. A trois mois de l’échéance, le problème reste entier. La publication, mardi 17 septembre, de l’enquête estivale menée par le syndicat SAMU-Urgences de France (SUdF) en atteste. Plus de la moitié des urgentistes sollicités rapportent un fonctionnement dégradé entre juillet et août (61 %), et 202 services d’urgence – sur les 331 qui ont participé à l’enquête, et les 650 qui quadrillent le territoire – ont été contraints soit de fermer (une nuit, un week-end, voire plus), soit de se passer d’un médecin, au moins.
Ce sont aussi plus de la moitié des SMUR, ces équipes appelées à intervenir lors d’urgences vitales, qui témoignent avoir fermé au moins une « ligne » (une équipe). Cette énième photographie d’un été sous tension vient confirmer, pour les urgentistes, que le « pack Braun » (du nom de l’ancien ministre et urgentiste François Braun) de mesures décidées dans l’urgence, en juillet 2022, et pérennisées depuis, ne suffit pas. Quand bien même, pour le ministre de la santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, la situation aux urgences a été, au cours de l’été 2024, meilleure qu’en 2023 et 2022. Ce que contestent les intéressés.
Les leviers du « pack Braun », dont le plus visible est la « régulation » par le 15 à l’entrée des services, ont été déployés un peu à la carte dans les centres hospitaliers. Mais les urgences restent le réceptacle des problématiques de tout un système de soin, ne cessent de marteler les urgentistes, touchés de plein fouet par la pénurie de médecins : ils voient arriver des patients de plus en plus nombreux, à l’heure où les déserts médicaux s’aggravent, et se retrouvent dans le même temps confrontés au manque de lits d’hospitalisation.
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